MÉMOIRES - [SIC]   - Création 2020 

Ainsi dans le texte, aussi étrange et/ou incorrect qu'il paraisse

Cie Korpüscül - Mémoires - [SIC] Télécharger le dossier du spectacle


Écriture, jeu et réalisation
Marion Lechevallier

Mise en jeu
Stéphane Rotenberg, Aurélie Rousselet
Création sonore
Aurélien Serre
Création chorégraphique
Céline Auclair
Scénographie
Camille Kuntz

Note d'intention :
"Depuis 2012, j’explore la Mémoire sous toutes ses formes (vécues, artistiques, médiatiques). J’écris sur les différentes mémoires présentes dans ma vie et en construit un parallèle avec le théâtre, le cinéma, l’écriture et le travail plastique.

C’est à travers l’histoire de ma grand-mère atteinte d’Alzheimer que la mémoire a pris une place dans ma création. Les agendas de ma grand-mère, retrouvés après sa mort, me laissent une trace concrète de sa vie de femme avant moi, de sa vie de mère, de veuve et finalement de grand-mère.

J’explore ces carnets qui datent de 1976 à 2008. Ils sont tous là, devant moi, une enquête commence, l’exploration géographique, généalogique. Je découvre le parcours d’une femme là où je ne connaissais qu’une grand-mère. Une femme qui me ressemble. Les filiations commencent. Et la fiction apparait.

Je commence alors à écrire. Cette enquête me rends active, me surprends de joie, de mystère, de trésors. Je veux le raconter ce parcours. Rendre vivant les mots. Leur donner de la langue et du corps grâce au théâtre.

La découverte des carnets et mon travail d’enquête m’ont font réaliser que la mémoire se créée souvent une place dans mes travaux :
- En 2012, mon premier film était une tentative de conservation des lieux de mémoires de ma grand-mère atteinte d'Alzheimer. Filmer Cabourg, sa ville, à travers les œuvres de Marguerite Duras, ma grand-mère adoptive. Je voulais conserver son environnement à travers mes images, même fictionnelles.
- En 2014, Vincent Bady (Cie Les Trois Huit), m'a demandé de faire des images du camp de réfugiés de Rivesaltes, j'y ai capté les espaces vides et emplis de mémoire et j'ai prêté mon corps sur scène pour les mettre en mots.
- En 2016 une amie m'a demandé si je pouvais filmer le lieu de son enfance avant son déménagement. Le film s'intitule Kinesis et essaye de capter ce que pouvait être le mouvement d'une mémoire et d'un lieu.
Là où j'essayais de redonner vie à l'archive en prêtant le mouvement de mon corps dans Rivesaltes, Kinesis a effectué l’inverse, c'est-à-dire tenter d'archiver le mouvement pour en faire de la mémoire. Je ne peux pas figer la mémoire pour la conserver, mais je peux peut-être la faire bouger pour la faire vivre."

Marion Lechevallier